Qu’est-ce que la dérégulation émotionnelle ?

Culture managériale

Nous avons tous déjà connu ces moments où une émotion semble prendre toute la place : stress qui monte, larmes incontrôlées, colère soudaine. Derrière ces réactions se cache un mécanisme bien précis : la dérégulation émotionnelle. Comprendre ce phénomène permet non seulement de mieux l’accueillir, mais aussi de retrouver plus rapidement un état de calme et de clarté.

De quoi parle-t-on quand on parle de dérégulation émotionnelle ?

La dérégulation émotionnelle désigne l’instant où notre système nerveux autonome (SNA) quitte son état de repos et d’équilibre. Normalement, ce système régule nos fonctions vitales (respiration, rythme cardiaque, digestion) sans que nous y pensions. Mais face à un déclencheur, il s’active et nous place en vigilance. Cette activation peut se traduire de multiples façons : nervosité, impatience, colère, irritabilité, anxiété, peur, pleurs, agitation, voire sidération. Autrement dit, l’organisme bascule dans une réaction de survie.

Pourquoi notre système se dérégule-t-il ?

Pour l’expliquer, on peut s’appuyer sur l’image issue du livre le Pouvoir du Suricate de Nathan Obadia et Pablo Servigne. Comme ce petit animal constamment en alerte pour protéger son groupe, notre système nerveux scrute en permanence les signaux internes et externes.

  • Facteurs internes : nos pensées envahissantes, nos croyances, nos souvenirs, mais aussi nos sensations physiques (fatigue, douleur, tension).

  • Facteurs externes : une remarque désagréable, un conflit, une surcharge de travail, ou encore une ambiance menaçante.
    Notre organisme ne distingue pas toujours une menace réelle d’une menace perçue. Ainsi, un simple mot ou un souvenir peut suffire à déclencher l’alarme.

Quelles sont les conséquences d’un SNA dérégulé ?

Lorsque le système nerveux s’emballe, la relation à soi et aux autres se modifie profondément. Nous avons plus de mal à écouter, à réfléchir avec clarté ou à collaborer. Le lien avec l’autre se fragilise, voire se coupe : nous ne sommes plus pleinement disponibles à la relation.
À l’inverse, dans un état régulé, nous avons accès à ce que la psychologie appelle les 8 C : calme, curiosité, clarté, compassion, créativité, courage, confiance et connexion. Ces qualités sont le socle d’un rapport constructif au monde. Retrouver un état régulé n’est donc pas un luxe, mais une condition pour agir de manière alignée et efficace.

Comment revenir à un état régulé ?

Bonne nouvelle : la régulation est possible, et elle s’apprend. Plusieurs pratiques simples peuvent aider :

  • La cohérence cardiaque : respirer profondément (5 secondes à l’inspire, 5 secondes à l’expire, pendant 5 minutes) pour rééquilibrer le rythme cardiaque et calmer le système nerveux.

  • L’ancrage sensoriel : porter son attention sur ce que l’on voit, entend, touche, goûte ou sent pour ramener le corps « ici et maintenant ».

  • Le mouvement : marcher, s’étirer, danser ou bouger pour libérer l’énergie accumulée.

  • La pleine conscience : méditer, observer ses pensées sans jugement, laisser passer l’orage intérieur.

  • Le soutien relationnel : un regard bienveillant, une voix rassurante, une main posée sur l’épaule peuvent suffire à réactiver le sentiment de sécurité.

 

La dérégulation émotionnelle n’est pas une faiblesse, mais un signal : notre système nerveux nous alerte. La clé est d’apprendre à le reconnaître et à revenir à un état régulé pour retrouver nos ressources de calme, de confiance et de connexion. Car c’est seulement depuis cet espace apaisé que nous pouvons agir avec justesse, en lien avec nous-mêmes et avec les autres.

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